31 rue
Julien Lacroix
La
Résidence du Pressoir a 50 ans
Le Pressoir a fêté, en
septembre 2013, ses 5O ans, dans une ambiance festive et
conviviale, malgré un temps morose. Un pied de vigne, symbolisant la
vitalité, l’énergie et la longévité, a été planté. Une
exposition photos et mémoire du Pressoir a été riche en
anecdotes entre habitants et public. Occasion rêvée pour la
projection du film sur la résidence « Propriété privée », de
et avec Thomas Lallier, le jeune réalisateur ayant grandi ici, qui
a su capter l’âme de la cité.
Un village, une
population, une ambiance sur un demi-siècle
Seul essai, dans le
Paris populaire de l’époque, d’espaces entre bâtiments ayant
des hauteurs différentes avec la mise à disposition d’espaces
verts et d’aires de jeux dédiés aux enfants, le Pressoir a été
et reste une belle expérience de vie en commun et d’amitié entre
habitants qui, aujourd’hui encore, n’ont pas tellement bougé.
Le temps des chats
(avant) et le temps des chiens (aujourd’hui)
Quand, vers les années
1975, le quartier commence à changer avec l’évolution de la
société, la Cité du Pressoir devenue la Résidence du Pressoir
quitte sa position de cité ouverte pour des préoccupations
sécuritaires. Un projet de clôture de l’enceinte se fait jour au
grand dam de certains qui ont toujours, depuis son installation en
2003 /2004, la nostalgie du passé. Quelqu’un témoigne de deux
époques différentes : avant, le territoire appartenait aux chats,
maintenant, ce sont les chiens qui prédominent.
Georges Perec évoque
la Cité dans » l’infra-ordinaire » (Le Seuil 1989)
Antoinette rencontrée
lors de la manifestation se rappelait avec émotion les années 1978
à 1987 où habitante d’un appartement, aujourd’hui dévolu aux
réunions de conseil syndical (sic), elle côtoyait un célèbre
écrivain, Georges Perec. Celui-ci y dépeint la transformation du
quartier : « on abat les masures, les vieux s’en vont mourir
Dieu sait où ». Plutôt que de réhabiliter l’habitat ancien, la
Ville de Paris avait fait le choix de détruire et de rebâtir en
neuf.
Les habitants
rajeunissent
Sur les 504 logements de
la résidence, 160 appartiennent à des propriétaires qui les
louent, mais n’habitent pas sur place. La population rajeunit avec
beaucoup de jeunes parents.
Site :
lepressoir-paris20.blogspot.fr
Chantal Bizot
Encadré
1963-2013 un parcours
d’un demi-siècle exemplaire d’intelligence
1937-1938 L’urbanisme
est repensé en périphérie nord-est
1960-1965 Construction
de la Cité Le Pressoir sur l’îlot 7, classé insalubre
1962-1963 Arrivée des
premiers locataires
1966 Création
de l’Association des Locataires
1978 La Caisse
Nationale de Prévoyance (CNP), propriétaire du site envisage la
vente des logements
1984 Mise en
copropriété avec garantie de maintien dans les lieux des locataires
2003-2004 Clôture de
l’enceinte de la Résidence
2013 Vente
des derniers logements occupés
Source : Historique de
la Résidence « Le Pressoir » par Jacques Déroff et Roger Toutain