Le jour des Rois | L'Ami du 20ème

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Le jour des Rois


Un jour qui fait date (mettre l'icône du 6 janvier)

Le jour des Rois  + Photo à trouver et à mettre par vous avec un grand merci


Douze jours après Noël,: nous célébrons les Rois. Ces douze jours et douze nuits qui séparent les deux fêtes (Noël et l'Epiphanie) étaient particulièrement importants au temps de nos ancêtres paysans, qui y voyaient un reflet prémonitoire des douze mois de l’année à venir. Suivant une très ancienne coutume – remontant peut-être aux Saturnales romaines – on désigne un roi d’un jour à l’aide d’une fève cachée dans une galette. Cette tradition se porte fort bien, et il est piquant de constater qu’on partage aujourd’hui les galettes des rois dans les contextes les plus variés, sans trop se soucier de la référence chrétienne qui fonde cette célébration.


Ces rois, qui sont-ils ?

L’Evangile selon Saint Matthieu nous offre un récit de la naissance de Jésus marqué à la fois par le merveilleux et le tragique. Jésus n’est qu’un nourrisson lorsque des mages venus d’Orient se présentent à la cour du roi Hérode le Grand, à la recherche du roi des Juifs qui vient de naître. Hérode, tremblant pour son pouvoir, les invite à poursuivre leur quête et à l’avertir quand ils l’auront trouvé, sous le prétexte qu’il veut aller lui aussi l’adorer. Les mages, suivant l’étoile, trouvent Jésus et lui offrent des présents royaux : or, encens et myrrhe. Puis avertis en songe, ils regagnent leur pays par un autre chemin. Dans sa fureur, Hérode ordonne alors que tous les enfants de moins de deux ans nés aux alentours de Bethléem soient passés au fil de l’épée. Jésus ne doit la vie qu’à la fuite de ses parents en Egypte, jusqu’à la mort d’Hérode.

Cet épisode dramatique connu sous le nom de massacre des Innocents n’est pas confirmé par les sources historiques. La cruauté d’Hérode, qui entre autres tueries a fait mettre à mort trois de ses propres fils, impressionnait cependant jusqu’aux Romains eux-mêmes. La tradition catholique a fait de ces mages des rois au nombre de trois, appelés Melchior, Gaspar et Balthazar. Ils sont parfois représentés comme appartenant aux trois grandes familles humaines (noir, jaune, blanc), pour signifier que la naissance de Jésus concerne toute l’humanité. C’est leur adoration du Christ que nous célébrons à chaque Epiphanie, le 6 janvier.


Roi des Juifs : un titre mortifère

Elargissons notre propos. Jésus a été poursuivi pendant toute sa vie par un titre mortifère : roi des Juifs. Le premier épisode est le baptême de sang des Saints Innocents. Plus tard, des foules galvanisées par la prédication et les œuvres de Jésus voudront en faire leur roi, et il se retirera seul dans les collines pour leur échapper. Voici enfin la Passion, et Jésus est rattrapé par cette royauté redoutée. C’est en son nom qu’il sera ridiculisé et affublé d’un manteau rouge. Puis l’écriteau trilingue (hébreu, grec, latin) fixé à la croix sur ordre de Pilate portera l’unique motif de condamnation : Jésus de Nazareth roi des Juifs. Son titre a le goût du vinaigre, et sa couronne est d’épines. Pourtant, ce n’est pas la fin de l’histoire pour les chrétiens : Jésus ressuscité règne désormais sur un royaume qui n’est pas de ce monde, où l’amour a vaincu la mort.

Gilles Godefroy