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Sécurité : la police du quotidien Incivilités : la Mairie sévit


Assurer aux habitants une plus grande tranquillité

face aux vols, nuisances et aux comportements incivils

Sécurité : la police du quotidien

Incivilités : la Mairie sévit

DOSSIER PRÉPARÉ PAR CHANTAL BIZOT, FRANÇOIS HEN, BERNARD MAINCENT

ET JEAN-MARC DE PRÉNEUF

Le Commissariat du 20e met en oeuvre la police du quotidien ; il veut être plus accessible

et davantage à l’écoute des habitants. Il souhaite renforcer les liens avec les habitants

grâce à une présence plus visible de la police et une vigilance accrue des habitants.

Pour sa par sa part la Mairie de Paris a créé une brigade d’intervention pour lutter contre les incivilités.

Et c’est une première : une partie de ces agents sont assermentés

et peuvent donc verbaliser les comportements qui nuisent

à la qualité de vie des Parisiens.




Améliorer la Sécurité Quotidienne au coeur des quartiers du 20ème.


Le nouveau Commissaire, Jacques Rigon, a reçu l’Ami et répondu à nos questions avec beaucoup de détails. Nous avions eu le privilège, peu de temps avant, d’un entretien informel avec la maire du 20è, Frédérique Calandra. Nous avons ainsi pu noter l’étroite proximité entre les soucis de la maire et les réalisations en cours ou en projet du commissaire avec la tranquillité et la sécurité comme objectifs communs.


Agé de 49 ans, le Commissaire Divisionnaire Rigon est responsable du Commissariat du 20ème mais aussi du plus grand district de Police de l’agglomération parisienne comprenant les Commissariats des 10ème 11è, 12è, 18è, 19è et 20è pour prés de 3.000 policiers et agents.


Il nous a précisé les grands axes de la police de la sécurité quotidienne qu’il met en place sur le 20ème.


« Il s’agit d’abord de rendre le commissariat plus accessible et de faciliter le dépôt des plaintes ».


Pour y parvenir, un groupe spécialisé d’agents d’accueil et de policiers a été constitué et accueille les victimes et les déclarants dans 4 box de confidentialité au rez-de-chaussée.


Un accueil différencié peut également être proposé à l’étage aux victimes plus fragilisées ou pour des affaires plus sensibles ( violences conjugales, violences intrafamiliales, infractions en milieu scolaire ou touchant des séniors ) autour d’un espace d’accueil dédié.


Y sont à disposition de ces victimes les enquêteurs spécialisés de la Brigade Locale de Protection de la Famille ( BLPF ) mais aussi une psychologue, une intervenante sociale ainsi que des policiers en charge des actions de prévention ( MPC ).


Afin de réduire l’attente encore trop importante à l’accueil du Commissariat, le Commissaire lance un appel à une utilisation plus large des dispositifs existants de Pré-Plaintes en Ligne ( plateforme internet ) utilisables pour toutes les atteintes aux biens avec auteurs inconnus ( vols, dégradations … ) et de plaintes sur rendez-vous (cf le flyer ci-contre).


« Il s’agit ensuite d’être plus à l’écoute et de mieux répondre aux attentes de sécurité et de tranquillité des habitants » .


Pour y parvenir une Cellule d’Ecoute et de Traitement des Doléances ( CETD ) a été mise en place auprès du Commissaire. Dirigée par la Brigadier-Chef Sandrine Vettese, présente à l’entretien, cette Cellule représente « les oreilles du Commissariat » destinées à capter directement et facilement les attentes de sécurité et de tranquillité des habitants.


Elle peut être jointe par téléphone en journée et en semaine (01.44.62.49.67) ou par mail (ecoute20@interieur.gouv.fr) hors demandes urgentes qui continuent de relever exclusivement d’un appel 17 ou 112.


Les problématiques stigmatisées sont analysées puis traitées dans le cadre d’objectifs opérationnels ciblés mobilisant les différentes équipes de policiers en civil ou en tenue selon la nature du problème à traiter.


Chaque fois que nécessaire, toutes les ressources du partenariat local entretenu par le Commissariat sont sollicitées pour contribuer à apporter des réponses plus efficaces et plus durables : Mairie, équipes municipales DPSP, clubs de prévention, bailleurs, GPIS… etc.


Les résultats sont collationnés au jour le jour et les habitants sont recontactés au moins une fois par semaine pour les tenir informés et mesurer avec eux l’impact concret des actions menées.

La CETD s’appuie également sur un Délégué à la Cohésion Police Populations, un policier retraité réserviste, qui se déplace dans les quartiers au contact des habitants pour mieux évaluer les situations difficiles signalées.


« Il s’agit de renforcer les liens et échanges directs et constructifs avec la population ».


La Cellule cherche à conserver un contact privilégié avec les habitants qui ont fait appel à elle pour enrichir un maillage de citoyens vigilants qui restent en capacité de l’alerter en cas de résurgence ou d’apparition de problématiques de sécurité et qui reçoivent tout au long de l’année d’utiles messages de prévention.


Se met également en place depuis l’été la « réserve citoyenne » pour laquelle le Commissaire continue de rechercher des volontaires. Il s’agit de personnes qui acceptent de consacrer bénévolement un peu de temps pour aider le Commissariat à faire le point sur les problématiques des quartiers, à résoudre des différends par le biais de la médiation ou à mener des actions de prévention.


Mieux et directement informé, le Commissariat se met mieux en phase avec les attentes concrètes des habitants et peut réagir avec plus de réactivité.


« Il s’agit d’assurer une présence policière plus visible, plus rassurante et plus efficace dans certains quartiers ».


Le Commissariat s’apprête à renforcer encore la présence plus visible de ses équipes dans certains secteurs et pour y parvenir sa composante VTT va être renforcée.


Les policiers à VTT tirent en effet leur grande efficacité de leur polyvalence. Ils restent en effet visibles pour rassurer, ont le contact facile avec la population et peuvent se déplacer rapidement sur tous types de terrains ( y compris piétonniers ) pour intervenir utilement.


« Il s’agit de se mobiliser dans le cadre de grands plans d’actions visant les problématiques dégradant le plus la qualité de vie des habitants ».


Le Commissariat entend aussi se mobiliser plus fortement sur des problématiques comme :


- La lutte contre le phénomène des ventes à la sauvette de masse sur le secteur de la porte de Montreuil qui donne déjà de bons résultats.


- La lutte contre les cambriolages avec 102 cambrioleurs déjà interpellés cette année sur le 20ème et le Commissaire en profite pour lancer un appel à la vigilance partagée et à avoir le réflexe de l’appel 17 en cas de détection d’individus suspects et cambrioleurs.


- La lutte contre les attroupements bruyants au pied des immeubles qui pourrissent la vie d’encore trop d’habitants. Dans ce cadre, 983 fauteurs de troubles ont déjà été verbalisés pour un total de 41.000 euros d’amende et 39 mesures de fermetures administratives ont été prononcées en 2017 à l’encontre d’établissements bruyants ( 900 jours de fermeture au total ).


« Il s’agit enfin de mieux s’articuler avec la Justice pour apporter des réponses plus efficaces ».


Des réflexions sont actuellement menées pour simplifier les procédures, pour mieux cibler les délinquants multiréitérants et pour développer des réponses de type interdictions de séjour dans certains quartiers et d’amendes forfaitisées.


Entretien recueilli par Jean-Marc de Préneuf et Bernard Maincent


Légende de la photo correspondante : Sa salle de commandement qui utilise un maillage de 436 caméras positionnées dans l'Est parisien dont 65 dédiées au seul 20ème



 Les brigades de la Mairie de Paris pour dire Stop aux incivilités

Les moyens et les efforts de la Direction de la Prévention,

de la Sécurité et de la Protection (DPSP)


La Mairie de Paris a créé, en septembre 2016, un nouveau service municipal : la Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection (DPSP) en charge de la lutte contre les nuisances qui, au quotidien, gâchent la vie des riverains. La circonscription du 20e met en œuvre une politique active au service de la population.



Après un an d’existence la DPSP affiche

des résultats globalement encourageants

Depuis le mois de janvier 2017 sur l’agglomération parisienne, les procès-verbaux sont en hausse de 113 %. Ils concernent les jets de mégots (+ 723 %), les dépôts sauvages de déchets sur la voie publique (+ 237 %), les épanchements d’urine (+ 103 %), les ventes à la sauvette qui sont davantage sanctionnées (+ 87 %).

La DPSP contribue, par des actions de prévention, de médiation, de dissuasion et si nécessaire de verbalisation, à la régulation de l’espace public et à la tranquillité des parisiens. Assermentés, les agents de sécurité de la ville de paris peuvent verbaliser en cas de : dépôts sauvages de déchets sur la voie publique, collecte des ordures ménagères (pour non respect des heures de sorties et rentrées

des containers), déjections canines, divagation d’animaux, épanchement d’urine, nuisances sonores, terrasses-étalages, règlement des espaces verts, marchés, chantiers, occupation de la voie publique.


La circonscription du 20e déploie 145 agents

avec des appuis ponctuels

La circonscription du 20e arrondissement a été ouverte le 10 octobre 2016 sous la direction d’une cheffe, Muriel Bernardin qui veille avec pugnacité à accroître la visibilité des services en envoyant plus de personnes sur l’espace public pour réguler et faire respecter la tranquillité des riverains.

La DPSP 2017 est en charge d’assurer la sécurité du quotidien par le respect des règlements dans l’espace public, la protection des personnes et des bâtiments.


Chargés du respect de la règlementation sur les parties domaniales de la ville (lieux publics, mairie, gymnases,

piscines, crèches, parcs et jardins, stades), les inspecteurs de sécurité au service des riverains sont reconnaissables

à leur uniforme bleu portant l’inscription «Mairie de Paris Sécurité » en brigade à pied ou en patrouille VTT pour les

espaces verts.


Un engagement continu au plus près des réalités singulières des arrondissements

Dans l’arrondissement parmi les 40 ISVP (Inspecteurs Sécurité Ville de Paris) aux missions variées, 16 % sont des

femmes. Ces inspecteurs sont en charge de l’accueil, la surveillance et la médiation. Ces ISVP, assermentés, utilisent

un Smartphone doté d’une application permettant la saisie et le transfert rapide du procès-verbal (PV électronique).

45 jours sont laissés pour payer ou contester le PV.


La lutte contre les incivilités

L’intensification de la lutte contre les incivilités est l’un des principaux objectifs de la réforme.

La DPSP s’appuie sur une brigade d’intervention (BIP) composée de 300 agents de la Ville de Paris qui intervient

7j/7, 24h/24 et dispose d’une unité d’appui, d’une unité motocycliste, d’une unité cynophile et d’une unité de protection.

Des échanges réguliers sont établis avec le Commissariat du 20e.


Les autres missions de la DPSP

La protection des équipements, des bâtiments et des espaces verts municipaux

Les inspecteurs de la sécurité patrouillent, 24h sur 24, essentiellement à pied ou en vélo, dans les équipements

municipaux (espaces verts, crèches, stades, gymnase, musées, bibliothèque, conservatoires, équipements sociaux,

cimetières) afin de mener une action préventive et dissuasive.

Ces missions sont engagées en fonction des demandes du maire d’arrondissement, des services municipaux

et des signalements d’atteinte à la tranquillité publique.





Les encombrants arrivent au premier plan des nuisances avec les dépôts sauvages

33 % restent clandestins et entraînent pour leur auteur identifié une amende de 68 à 135 C

quand 67 % sont enlevés sur rendez-vous.

RAPPEL : la collecte des encombrants est gratuite pour les particuliers en s’adressant par téléphone

au 3975 ou à la division au 01 40 33 83 33 sur Internet Paris.fr

Tout habitant peut transmettre les anomalies constatées sur l’espace public au service technique

le plus proche et le plus compétent pour les analyser et les traiter.

L’application permet, en quelques clics et une photo, d’informer les services gestionnaires. 


L’assistance aux catégories les plus fragiles de la population

Avec la surveillance de 35 points écoles dans le 20e pour les traversées de rues à l’entrée et à la sortie des cours, le

DPSP 20e a en charge l’accompagnement des personnes âgées pour leur retrait d’argent (voir encadré), l’assistance

aux sans abri et l’aide aux jeunes en difficultés.



La tranquillisation des quartiers et des événements festifs

Les correspondants de nuit sont des agents de la Ville reconnaissables par leur tenue “Mairie de Paris". Ces

médiateurs assurent une présence préventive et bienveillante sur l’espace public. Contrairement à la police nationale

qui peut verbaliser, ces agents sont avant tout là pour prévenir des conflits et jouer un rôle de médiation.

Les correspondants de nuit (CDN) assurent 3 types de missions :

la veille technique et résidentielle : les correspondants de nuit signalent aux services techniques les dysfonctionnements

(voirie, éclairage, propreté, épaves, dangers imminents...) qu’ils constatent sur l’espace public,

la veille sociale qui consiste en une écoute des personnes fragilisées, la communication d'informations et l'orientation

vers des services sociaux,

la prévention et la résolution des « petits » conflits entre usagers de l’espace public (nuisances sonores, rappel à

la règle face à un comportement incivique, ...)

Dans le cadre de leurs maraudes, les CDN orientent les usagers en fonction de leurs besoins vers les services

compétents (services sociaux, clubs de prévention…)

Deux équipes sont présentes dans le 20e arrondissement :

le secteur Piat- Faucheur- Envierges- Cascades (PFEC) et

le secteur Saint-Blaise. Les équipes sont joignables 7/7

jours : de 13h50 à 22h00, du 1er octobre au 30 avril et de

15h50 à minuit, du 1er mai au 30 septembre.


Pour les contacter : Equipe PFEC : 01 71 28 17 63

Equipe Saint Blaise : 01 43 71 10 20.

Parmi les autres missions :

la Zone de sécurisation prioritaires (ZSP) du 20e qui

couvre la zone Orteaux/Saint Blaise/Réunion répond

aux préoccupations des habitants confrontés à la délinquance,

à la violence et sur les trafics,

le plan sécurité des touristes, -la sécurisation des grands

événements comme la Nuit Blanche, le 14 juillet, -la

prévention des risques majeurs. n

CHANTAL BIZOT

Sur le terrain avec les agents de la DPSP

La présence sur le terrain de la DPSP (Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection)

est constituée de différentes brigades et équipes, qui constituent le bras armé de cette dernière.

Outre les médiateurs de nuit dans le quartier Réunion – Saint-Blaise et les gardiens de square, ainsi qu’une brigade

de Vététistes (agents en VTT) pour permettre une intervention rapide, des agents en uniforme et des agents en

civil sillonnent l’arrondissement à la traque des incivilités.


L’AMI a pu participer à l’une des tournées d’une brigade en civil et ainsi avoir

une palette presque complète des incivilités

La brigade intervient en fin des marchés, particulièrement ceux qui peuvent poser problème par suite de la présence

de marchands non-autorisés. Les forains doivent en effet avoir rangé à une certaine heure pour permettre aux services

de propreté d’intervenir. C’est pourquoi ce jour-là nous nous rendons vers le marché de Belleville. Formellement

situé dans le 11e, ce marché est pourtant traité par les brigades des deux circonscriptions, beaucoup de débordements

se situant coté 20e.


Verbalisations variées et rappels au règlement

Les verbalisations s’effectuent par l’intermédiaire d’un smartphone avec une application spécifique, qui permet

d’une part de géo-localiser l’infraction avec l’horodatage et en même temps d’envoyer le procès verbal électronique

(PV) au centre national de Rennes, qui traite également les PV d’excès de vitesse.

Les agents interviennent dans l’espace public, la délimitation entre espace public et espace privatif, qui

dépend des immeubles, étant matérialisé par une bande empierrée.

Lors de notre passage sur le terrain de nombreuses infractions ont pu être relevées. La tournée parcourt tout

l’arrondissement, un épanchement d’urine se voit verbaliser, Porte des Lilas, par une amende de 68 C. L’agent

constate l’infraction, le contrevenant pourra contester sa verbalisation lorsqu’il aura reçu l’amende, comme

c’est le cas pour toute amende, et le cas échéant bénéficier d’une indulgence. Quartier Ménilmontant, un jet de

mégot devant l’agent sera verbalisé de 68 C.

Les incivilités sont nombreuses, il s’agit souvent de sacs poubelles abandonnés en bord de trottoir. Parfois un

simple rappel au règlement est adressé comme premier avertissement, mais une récidive est sanctionnée par

une amende d’un montant minimal de 68 C, car les agents passent systématiquement après un premier avertissement.

Ce commerçant récidiviste, qui se croyait à l’abri parce qu’il a déposé ses sacs à distance, devant un

autre magasin, n’a pas échappé à la sanction. Et il est bien stipulé que les sacs ne doivent pas être déposés

près des corbeilles à papier, car ils ne sont pas dans le même cycle de collecte.


Education des riverains

La gestion des poubelles est également très encadrée, les conteneurs ne peuvent être sortis que le matin dans

le 20e arrondissement et doivent être rentrés dès le passage des camions-bennes. Même si une certaine tolérance

est possible pour leur rentrée, les poubelles doivent néanmoins être très propres. Les agents constatent différentes

infractions sur cet axe, mais privilégient l’information vers le responsable de ces dernières. En effet,

le rôle de la DPSP est également dans la prévention, la sensibilisation, en particulier à destination des cafetiers

qui doivent avoir une autorisation affichée de manière visible en cas d’utilisation du trottoir par installation de

tables, avec une espace libre minimal de 1,8 mètre. Les tables doivent comporter un cendrier. Les commerçants

sont responsables de la propreté aux abords de leurs établissements. Un cafetier peut donc être verbalisé si

sa terrasse est jonchée de détritus, en particulier de mégots.

Nous finissons cette tournée très instructive en faisant jonction avec une équipe en uniforme, occasion

d’échanges d’informations pratiques sur les infractions constatées. n

FRANÇOIS HEN

L