Brève histoire de la
Commune et de son impact dans le 20ème
+ photo
Le
Musée de l’Armée des Invalides présente une exposition
exceptionnelle autour du thème :
France
Allemagne(s) 1870 – 1871 la guerre, la commune, les mémoires… A
cette occasion nous rappelons les grandes lignes de cette épopée,
dans laquelle notre arrondissement a été particulièrement
impliqué.
Le
20ème
arrondissement où fleurirent de nombreuses petites manufactures se
trouve au cœur de son histoire éphémère. Tout commença avec la
déclaration de Gabriel Ranvier,
le 28 mars 1871, un peintre sur porcelaine devenu
maire du 20ème
et qui clama devant l’hôtel de Ville de Paris : « Au
nom du Peuple de Paris, La Commune est proclamée ». Il se
battra jusqu‘au dernier jour de la commune et parviendra à
rejoindre Londres où il reprendra son ancien métier.
Le
18 mars 1871, la résistance de la capitale cessa après quatre mois
de résistance face à l’invasion prussienne dans le prolongement
de la défaite de Sedan en 1870. Mais les Parisiens se révoltèrent
à nouveau. De même qu'au lendemain des émeutes de 1848, ils
crièrent à nouveau « Vive la république ».
La
mise en place du gouvernement à Versailles
Mais
pendant ce temps, les notables de province, réclamant un retour à
la monarchie, décidèrent de contenir ces républicains en
établissant un nouveau gouvernement à Versailles, le tout, sous les
bons hospices de l’occupant. Car à l'époque, la France dépendait
du bon vouloir de Berlin.
Thiers et son gouvernement voulurent remettre de l’ordre dans
Paris. Pour ce faire, ils commencèrent par vouloir désarmer les
milices de la Garde nationale constituée quelques mois plus tôt
dans le but de défendre la cité. Mais les soldats de la Garde
nationale refusèrent, car ils touchaient 1,5 franc par jour, somme
bien supérieure aux 100 sous gagnés soit à l’usine, soit dans
les petites manufactures, et en restituant leurs fusils, ils se
seraient retrouvés sans le sou vaillant. Ensuite Versailles essaya
de reprendre les canons financés par le peuple pour se défendre.
Les femmes de Paris s’y opposèrent avec vigueur et gagnèrent.
Autre erreur, qui poussa les Parisiens au soulèvement, le
gouvernement versaillais, leur retira le moratoire sur les loyers,
les dettes et les effets de commerces qui avait été promis à ceux
qui s'engageaient. Le gouvernement exigea un paiement immédiat de la
part d'une population qui venait de vivre un siège épouvantable,
traversant de fait une grande misère.
Les
besoins élémentaires se faisaient sentir: on vendait ses effets au
Mont-de-piété. Précisons que pendant le Second Empire, les loyers
avaient plus que doublé à la suite des travaux pharaoniques du
baron Haussmann.
La
Commune met en place des dispositions très sociales
Dès
les premiers jours, La Commune prend des dispositions sociales, sous
son drapeau rouge, elle instaure la séparation de l’Eglise et de
l’Etat, l’éducation gratuite obligatoire, et crée des écoles
professionnelles pour garçons et filles en limitant les salaires des
fonctionnaires et des élus.
Sur
le plan militaire la Commune ne pouvait l'emporter
Les volontaires de la Commune ne sont pas des soldats, ils savent se
défendre, mais n’ont aucune envie d’attaquer les troupes
régulières, même si la meilleure défense c’est l’attaque. Les
Versaillais, auront le temps de réunir jusqu’à 150 000 hommes,
dont une grande partie fournie par l’Allemagne. Face à la
disproportion des forces en présence, la commune va s'achever dans
un bain de sang; la fameuse semaine sanglante (21 au 28 mai 1871)
marquera la fin des espoirs de liberté et d’égalité.
Et
alors ce fut un manque cruel de main d'œuvre
Suite
aux massacres, on va se retrouver face à un dilemme, un vide abyssal
de main-d’œuvre, entre les morts et les prisonniers déportés en
Nouvelle-Calédonie : des milliers de communards disparus aux combats
et 4 586 prisonniers déportés vers les bagnes; Les manufactures
manquent de bras.. Ce qui fait que la pénurie de main-d’œuvre
entrainera la disparition de nombreux métiers artisanaux.
De
nombreux artistes ont participé ou ont étés témoins de cette
épopée comme Jean-Baptiste Corot, Gustave Courbet, Alphonse
Daudet, Gustave doré ou Emile Zola.
Le
premier photomontage réalisé dans le 20e
( mettre la photo en regard de ce
paragraphe avec la légende : premier photomontage)
Autre
fait historique du 20ème
arrondissement durant La Commune, ce fut l’apparition du
photomontage ! Ernest Appert fut chargé par les Versaillais de
présenter les communards comme des sanguinaires. Ce jeune
photographe réalise ainsi une photo représentant le massacre des
otages la rue Haxo sans y assister. Il aura recours au premier
photomontage pour une cause politique. Astuce rendue possible
aujourd'hui avec les logiciels de photos.
Francis
Van de Wall
Musée
de l’armée jusqu'au 30 juillet 2017 Tarif et informations sur
musee-armee.fr