Le
Repère de Socrate-
« Je
conseille à tous les lycéens de donner un peu de leur temps »
J'ai commencé à
accompagner Tiago, un élève de CM1 de 10 ans à Eugène-Reisz, au
début du mois de novembre de l'année 2016. C'est lui qui m'a
choisie, ou du moins dessinée, lors de la première séance. Le
hasard a voulu que l'on s'entende à merveille, ce qui a permis la
création d'une relation de confiance naturelle.
Un aide plurielle, pas
seulement tournée vers les devoirs
A Socrate, l'accueil est
tout de suite chaleureux grâce à Erika, notre coordinatrice, et
aucune gène ne transparaît. Pour Tiago et moi, cette association ne
signifie pas seulement de l'aide aux devoirs mais aussi une approche
affectueuse entre deux individus qui apportent autant l'un qu'à
l'autre. Chaque accompagnant perçoit son expérience dans cette
association de manière différente, en fonction de l'enfant qu'il
accompagne mais aussi de l'environnement et des autres accompagnants,
mais une chose est sûre : se contenter d'apporter une aide
écolière, à l'image d'une maîtresse ou d'un maître, ne permet
pas d'aider pleinement l'enfant dont on a la charge. Cette
association privilégie d'abord le rapport humain avant le reste et
c'est ce qui fait qu'elle est si spéciale.
En tant que bénévole,
on dispose d'une grande autonomie tout au long des séances.. Avec
Tiago, on a instauré une relation de libre parole qui a abouti à
une proximité naturelle. Après lui avoir demandé comment il se
sentait par rapport à l'association et à moi, Tiago à tout de
suite joué la carte de l'enthousiasme en me disant qu'il trouvait
cela plus amusant de travailler à Socrate. Cela lui permettait de
bien apprendre et de ne plus rien amener chez lui après l'école.
Tiago, 10 ans, partage
ce point de vue
Notre rôle est avant
tout de veiller à ce que l'enfant se sente à l'aise dans une
atmosphère de confiance et de communication. On l'aide quand il en a
besoin dans son travail mais aussi dans des jeux de société ou des
activités manuelles. Il est primordial que l'enfant se sente à sa
place et pour ça il faut absolument lui parler clairement sans rien
omettre et ainsi l'inciter à faire de même.
Socrate apporte beaucoup,
tant du point de vue du lycéen.ne que de l'élève. Il nous remet en
question et nous montre des facettes de notre personnalité encore
inconnues jusqu'alors, voire même se découvrir une passion pour
l'encadrement d'enfants ! Pour l'enfant, selon Tiago, ça lui
permet de mieux appréhender le travail mais aussi de permettre de
parler librement.
Il le dit lui-même :
«Cette année, à Socrate, Emma m’aide à faire mes devoirs. Elle
me corrige si je fais des fautes, elle m’explique ce que je ne
comprends pas et elle m’aide à lire. J’apprends mes leçons avec
elle. J’aime aller à Socrate pour être plus concentré quand
j’apprends mes leçons. »
Évidemment, je conseille
à tous les lycéens de donner un peu de leur temps à ces enfants.
On ne se rend pas tellement compte de l'impact que l'on peut avoir
sur eux tant qu'on ne l'a pas vécu.
Emma, lycéenne de 1ère
ES à Saint-Michel-de-Picpus, qui accompagne Tiago, élève de CM1 à
l’école Eugène-Reisz
Encadré à la
fin de cet article
Aboutissement
du partenariat entre les artistes de la Comédie des Anges et
l'association d'éducation populaire Socrate, l'exposition QUARTIERS
EN POÉSIE met
en lumière la parole poétique d’enfants des écoles et collèges
du 20e arrondissement de Paris exprimée dans le cadre d'ateliers
d'écriture et d'expression orale