Théâtre de la
Colline
« Jan Karski » (mon nom est une fiction)
de Yannick Haenel
envoyée par messsage séparé
« Jan Karski »
est un roman en trois parties sur le destin d’un homme singulier.
Jan Karski (1914-2000) est résistant polonais durant la seconde
guerre mondiale.
En 1942, il entre dans le
ghetto de Varsovie et tente d’alerter les Alliés sur le sort de la
Pologne et l’extermination des Juifs d’Europe. Pour ébranler la
conscience du monde ? Et le monde a-t-il encore une
conscience ?
Que veut dire Jan Karski
lorsqu’il déclare « Je suis catholique juif » ?
Au chapitre premier de
l’ouvrage de Yannick Haenel, les paroles que prononce Jan Karski
sont celles de son entretien avec Claude Lanzmann dans le film
« Shoah » (1977) ; au chapitre 2, figure un résumé
du livre de Jan Karski, « Mon témoignage devant le monde »,
réédité en 2004 ; et au chapitre trois, une fiction de
l’auteur sur les phrases, les pensées de cet homme messager qui
attend une réponse…
Un théâtre de la
réparation
Le spectacle présenté
par Arthur Nauzyciel est l’adaptation du tryptique de Yannick
Haenel (documentaire, biographie, fiction). Il s’attache avec « Jan
Karski » à créer un lieu de résistance à l’oubli, un
espace de réparation, en écho à la phrase de Paul Celan « Personne
ne témoigne pour le témoin ». Troublé par le parcours de cet
homme dans l’Histoire en marche, Arthur Nauzyciel est allé au plus
près de cette prise de parole suivie d’un silence fracassant, et
quand les mots font défaut, il les remplace par des gestes, ceux du
corps dans la danse…
Comment faire pour qu’on
n’oublie pas ? Devoir de mémoire d’un homme d’aujourd’hui,
Arthur Nauzyciel, sur un homme et son histoire, Jan Karski, témoin
de l’extermination radicale des Juifs. Au cours du spectacle, des
dispositifs scéniques : un petit film montre le mur d’enceinte
du ghetto (1940-1943) et la ville de Varsovie aujourd’hui. Et la
voix de Marthe Keller. Pour son excellente interprétation de Jan
Karski, le comédien Laurent Poitrenaux a été
récompensé.
YVES SARTIAUX